Une voiture plaisir sans faire exploser le malus, c’est possible ?

Ça n’aura échappé à personne, la guerre est déclarée aux véhicules thermiques dits de loisir (comprendre par là tout véhicule thermique un tant soit peu plaisant à conduire) depuis quelques années en France et en Europe. L’arme principale de cette réduction à grande échelle du parc automobile thermique : le bonus/malus écologique. N’ayant cessé de durcir ses conditions depuis sa mise en place, il affiche aujourd’hui une telle rigueur que les constructeurs comme les automobilistes ont pour beaucoup tiré un trait pur et simple sur les voitures « plaisir » aux lignes attrayantes et aux moteurs vrombissants, au profit de copiés-collés de SUV électriques XXL très éloignés de l’idée que l’on pourrait se faire d’une conduite plaisir. Pour autant, l’automobile est encore une passion pour de nombreuses personnes, et une passion ça ne disparait pas comme ça ! C’est pourquoi, si certains préfèrent payer le prix fort pour continuer à vivre pleinement leur plaisir de conduire, d’autres cherchent à passer entre les mailles du filet en recherchant LA voiture plaisir qui ne fera pas exploser leur budget malus. Mission impossible ? Pas si sûr ! Dans cet article, nous allons décrypter le fonctionnement du malus écologique et comprendre ce qui influe sur son calcul, mais surtout nous allons vous donner des pistes pour choisir un modèle de pur plaisir sans faire péter le malus écologique.

Le bonus/malus écologique, nouveau facteur déterminant du marché automobile

Mis en place en 2008 en France, le bonus/malus écologique est un système qui vise à offrir des subventions à l’achat pour les véhicules les moins polluants ainsi qu’à taxer les voitures les plus émettrices de CO2, cela afin d’encourager l’achat de véhicules plus sobres énergétiquement (en théorie tout du moins). Son montant est calculé sur la base des émissions de CO2 par kilomètre, une mesure qui a connu une réduction drastique de son seuil minimum de taxation depuis 2022 notamment, mais également une augmentation de son plafond maximal.

Aujourd’hui, tout véhicule neuf émettant plus de 118g de CO2/km rentre dans la catégorie malus et le plafond de taxation maximal pour les véhicules les plus polluants s’élève actuellement à 60 000€. Si cela peut d’ores et déjà paraître très rigoureux, le malus écologique progressera encore dès le 1^er Mars 2025 (113g CO2/km et 70 000€ de malus maximal) et prévoit même d’atteindre en 2027 un seuil de 103g CO2/km pour 90 000€ de malus maximal… Vous trouviez que la Porsche ou la Ferrari de vos rêves vous étaient déjà inaccessibles ? Eh bien dites-vous que ce n’est qu’un début. À titre de comparaison, l’actuelle Renault Clio, dans sa motorisation la moins performante, se trouve déjà au-dessus du seuil charnière de 113g CO2/km prévu pour 2025….

Peu importent les raisons et les impacts derrière la mise en place du malus écologique dans sa forme actuelle (choses que nous avions déjà pu évoquer plus en détails dans les articles dédiés au malus écologique en 2025 et à la voiture électrique), cet élément a profondément transformé le marché de l’automobile en Europe. Il a réorienté les acheteurs vers des motorisations plus vertueuses, tout en rendant les voitures de sport thermiques de plus en plus rares et onéreuses.

Ce que le malus écologique prend en compte chez un véhicule

Avant d’aller faire un tour du côté de l’optimisme, avec des véhicules qui semblent miraculeusement échapper aux affres du grand méchant malus, il est important de comprendre réellement ce qui impacte le calcul du malus écologique. Ce dernier repose comme on l’a vu sur les émissions de CO2 principalement, exprimées en grammes par kilomètre (g/km). Plus une voiture émet de CO2, plus elle sera taxée. Les critères influençant ces émissions incluent ainsi :

• Le type de moteur et sa puissance : Cœur du véhicule, le moteur déterminera à lui seul les émissions de CO2 d’une voiture. Les moteurs thermiques performants (V6, V8…) sont évidemment les plus touchés, tandis que les moteurs hybrides et surtout électriques échappent totalement au malus écologique.

• Le poids du véhicule : Depuis 2022, une taxe au poids s’ajoute pour les voitures dépassant 1 800 kg (ce qui peut paraître paradoxal quand on sait que ce sont les voitures électriques qui sont les plus lourdes). En outre, plus un véhicule thermique et lourd, plus il consommera, à performances égales, comparé à un véhicule plus léger.

• La norme WLTP : Cette norme de mesure des émissions, plus réaliste que la précédente (NEDC), a conduit à une augmentation générale des valeurs officielles de CO2. C’est sur celle-ci que les services publics se basent pour calculer les émissions des voitures neuves (et donc le niveau de bonus/malus à leur appliquer).

Comment échapper au malus écologique tout en se faisant plaisir ?

En comprenant ces critères, somme toute assez simples, il devient alors bien plus évident de mettre en place certaines stratégies permettant de contourner le malus écologique sans renoncer à une voiture plaisir :

• Choisir une voiture plus légère et efficiente : « Light is right » disait le célèbre ingénieur automobile Colin Chapman. Comprendre par-là que le poids est à la fois l’ennemi de la performance et de l’efficience énergétique ! Ainsi, les modèles de véhicules légers de type Roadster avec des moteurs bien calibrés peuvent offrir un excellent compromis entre performances et émissions (tout en évitant au passage la taxe poids).

• Opter pour un modèle hybride ou micro-hybride : L’hybride, ou l’art du compromis ! Opter pour ce genre de motorisation permet de retrouver un tant soit peu de plaisir de conduite tout en évitant complètement le malus écologique, pour peu que l’on déniche les modèles les plus performants. Un choix qui ne plaira pas aux puristes… mais beaucoup plus au portefeuille.

• Miser sur les véhicules importés : Selon le pays d’origine, les voitures thermiques peuvent bénéficier d’une fiscalité plus avantageuse permettant parfois de couvrir le prix du malus en France. Prudence cependant : toute voiture importée, même d’occasion, verra son bonus/malus écologique appliqué lors de son immatriculation française. À noter néanmoins que pour les véhicules de plus de 10 ans, le malus ne peut pas excéder plus de 10% du prix total du véhicule. Ce qui rend cette stratégie très intéressante pour certaines voitures rares ou très recherchées !

• Se tourner vers le marché de l’occasion : La meilleure solution à ce jour ! Après une tentative de taxation en 2021, les véhicules d’occasion déjà immatriculés en France ne sont aujourd’hui pas soumis au malus écologique, ce qui ouvre un large choix de modèles intéressants à des prix très compétitifs par rapport au neuf.

Quelques exemples de voitures plaisirs avec peu ou pas de malus écologique

Rentrons dans le vif du sujet avec quelques exemples de véhicules « plaisir » aussi désirables à l’intérieur qu’à l’extérieur ! Et sans surprise, nous allons voir que ce sont bien les voitures poids-plume qui dominent la catégorie.

Mazda MX-5

Un modèle qui a le vent en poupe ! Véritable icône du plaisir automobile, la Mazda MX-5 est un roadster léger et agile qui émet peu de CO2 grâce à son poids contenu et à son moteur efficient. Avec moins de 140 g/km de CO2 pour la version 1.5L, elle garde un malus plus que raisonnable tout en affichant un prix d’achat neuf particulièrement compétitif dans ce segment des roadsters de loisir.

Toyota GR86

Petit coupé propulsion au comportement joueur et aux courbes sportives attrayantes, la Toyota GR86 propose un moteur atmosphérique de 2.4L avec des émissions juste en dessous des seuils les plus pénalisants, toujours dans des tarifs très compétitifs. À condition d’en trouver une rapidement avant la fin de sa commercialisation en Europe !

Alpine A110

Petite française de la liste à l’héritage passionnant, l’Alpine A110 continue de séduire avec son format sportif compact et ses performances impressionnantes. Équipée d’un moteur turbo de 1.8L et d’un poids plume de 1 100 kg, l’Alpine A110 affiche des émissions relativement contenues pour une voiture sportive de ce calibre (moins de 150 g/km) en plus d’afficher un design acclamé par les puristes. Un choix de connaisseur pour concilier plaisir et fiscalité raisonnable !

Porsche 718 Cayman T

Bien que plus puissante que les autres modèles cités plus haut, la version T du Cayman, avec son moteur 4 cylindres turbo optimise les émissions et limite le malus sans faire de compromis sur ses performances. La formule reste la même : un poids total léger et un format compact optimisé du moteur au châssis, pour une expérience de conduite incomparable !

Dans la même catégorie, des icônes comme les incroyables Alfa Romeo 4C et Lotus Elise proposent elles-aussi des performances folles pour des émissions étonnamment basses grâce à leur masse totale qui passe ici sous la tonne. « Light is right » on vous dit !

Si l’avenir de la passion automobile parait plus incertain que jamais, celle-ci ne pourra jamais vraiment disparaître, et les modèles ci-dessus le prouvent. Alors avec un peu de recherches et quelques bonnes stratégies en tête, il reste tout à fait possible de continuer à la vivre pleinement sans se ruiner pour autant !

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