Que penser de la voiture électrique à l’horizon 2025 ?
Depuis le tremblement de terre qu’a été la popularisation des voitures électriques désirables, initié par Tesla avec sa Model S en 2012, le parc automobile électrique mondial évolue à un rythme effréné avec une implication toujours croissante des acteurs publics. Entre nécessité écologique, volontés politiques et nouvelles technologies, le marché de la voiture électrique n’est ainsi pas des plus faciles à suivre. À première vue, l’année 2024 nous présente des modèles électriques au design séduisant et aux performances impressionnantes ainsi que des subventions invitant toujours plus les conducteurs à franchir le pas du tout électrique. Cependant, ces véhicules sont encore loin de faire l’unanimité pour diverses raisons, et les subventions offertes par la France semblent amorcer une marche arrière pour l’année qui arrive… Que penser alors de la voiture électrique à l’horizon 2025 ? C’est ce que nous allons tenter de démêler dans cet article.
Des nouveautés tout électrique qui font envie, mais…
Cela fait quelques années déjà que les constructeurs automobiles historiques se sont appropriés les nouvelles technologies électriques pour leurs modèles phares. En 2024, les marques rivalisent de design audacieux, de communication agressive et de performances dignes des meilleurs moteurs thermiques pour vendre leurs modèles, mais en oubliant parfois les fondamentaux qui rendent une voiture utilisable au quotidien.
Le retour de grands classiques automobiles en version électrique
Quoi de mieux pour une marque automobile, pour minimiser les risques d’échecs, que de ressortir des voitures emblématiques en version 2.0 ? C’est le pari qu’à fait par exemple Renault avec la mythique R5, un concentré de technologie électrique intégré au sein d’un design entièrement revisité. Un coup gagnant du constructeur français qui enchaîne déjà sur le concept du R4 relooké en SUV futuriste, ou même de la R7, la réédition d’un coupé sportif des années 1970 en tout électrique et avec un design rétro-futuriste audacieux.
Des modèles intéressants en perspectives, qui viennent concurrencer les gammes électriques déjà bien implantées des constructeurs nationaux comme Peugeot (e-208, e-3008…) ou internationaux comme Volkswagen ou Audi, dans du plus haut de gamme (E-tron…). En termes de design et de performances, ces nouveaux modèles ont donc tout pour plaire, mais des problèmes majeurs viennent néanmoins ralentir leur adoption par le grand public.
Des véhicules électriques qui peinent encore à répondre aux besoins d’une majorité de conducteurs
Il existe autant de besoins que de conducteurs différents, néanmoins certains critères sont largement récurrents : Le prix, le design, le confort, les performances, la consommation… Si les voitures électriques modernes peuvent potentiellement remplir tous ces critères (tant que les subventions rendront plus accessible le prix des voitures électriques d’entrées de gamme), il reste néanmoins un critère qui reste encore aujourd’hui hors de leur portée : la polyvalence.
Ce dernier point renvoie directement aux soucis d’autonomie dont souffre les voitures électriques : si les batteries sont certes de plus en plus efficaces, la majorité des véhicules électriques peinent à atteindre les 300km d’autonomie en conduite mixte (les chiffres donnés par les constructeurs étant quasi-systématiquement surestimés), ce qui limite énormément leur polyvalence au quotidien et cantonne la voiture électrique au rôle de “second véhicule”. Le problème est donc de taille : L’autonomie actuelle de la voiture électrique la rend intéressante pour un milieu exclusivement urbain… où l’usage de la voiture est bien souvent délaissé. De plus, son prix encore élevé la rend envisageable en tant que second véhicule urbain pour seulement une toute petite partie du marché, la plupart des conducteurs préférant mettre un tel prix dans un véhicule capable de réaliser tout type de trajet.
À l’heure actuelle, les seuls leviers qui permettent de rendre viable la production de voitures électriques neuves résident dans les subventions prévues pour l’achat de véhicules électriques, ainsi que dans les malus qui touchent de plus en plus de véhicules thermiques. Mais pourra-t-on encore compter sur ce modèle à l’horizon 2025 ? Rien n’est moins sûr.
Les mesures et financements autour de la voiture électrique pour 2025
Le parc automobile électrique profite aujourd’hui des politiques publiques en matière d’écologie pour accroître sa compétitivité face aux voitures thermiques. Subventions d’une part, malus d’autre part, ce système semble pourtant atteindre ses limites en cette période de récession économique.
Une accessibilité et des subventions revues à la baisse pour les véhicules électriques
La décision est sans appel : Les subventions prévues pour l’achat d’un véhicule électrique neuf passeront de 4000€ en 2024 à 3000€ maximum en 2025. Une décision qui s’explique notamment par une enveloppe budgétaire dédiée aux aides à l’achat de véhicules électriques qui passe de 1.5 milliard d’euros en 2024 à 800 millions d’euros en 2025. S’ajoute à cette tendance un accroissement des taxes liées à l’importation des véhicules électriques étrangers (notamment depuis la Chine, premier fabricant de voitures électriques) ainsi que des conditions d’éligibilité aux subventions plus rigoureuses. Ces conditions vont prendre en compte à partir de 2025 le “score environnemental” global des nouveaux véhicules électriques produits et adopter des seuils de revenus revus à la baisse pour les ménages désirant profiter de subventions à l’achat.
Quelles sont les raisons de cette baisse des aides à l’acquisition d’un véhicule électrique ?
Elles sont d’abord économiques, conséquence d’un ralentissement de la croissance qui limite l’enveloppe budgétaire allouée aux aides à l’achat de voitures électriques. Elles intègrent ensuite un modèle de calcul de la pollution plus pertinent, en cherchant à comptabiliser la pollution totale engendrée par la production, l’import et l’utilisation des voitures électriques. Ainsi, les véhicules électriques importés depuis des pays étrangers à forte empreinte carbone, depuis la Chine notamment, seront sujet à une taxation supplémentaire afin de compenser le coût environnemental en excès.
Ce coût à l’importation permettra aussi à la France et à l’Europe de limiter la concurrence extérieure, en empêchant les véhicules électriques chinois, bien moins chers, de s’accaparer de trop grandes parts de marché !
Que penser du marché actuel et futur des voitures électriques ?
Rempli de belles nouveautés comme de mauvaises nouvelles, le marché de la voiture électrique à l’horizon 2025 rencontre des difficultés et accuse des paradoxes : Si les nouveaux modèles électriques produits repoussent à l’extrême les frontières du design et de la technologie, leur prix ainsi que leur manque de polyvalence les rendent peu accessibles pour une majorité de conducteurs à la recherche d’une voiture principale.
De plus, la stratégie de subventions à l’achat pour 2025 semble coincée entre rationalisation économique et priorités écologiques, ce qui met les acheteurs potentiels de véhicules électriques dans une situation délicate… Pour ne rien arranger, les pénalités qui touchent les véhicules thermiques vont encore se durcir en 2025, avec des seuils de poids et d’émissions de CO2 encore plus bas et des malus qui pourront atteindre 90 000€ pour les véhicules les plus polluants ! Une situation complexe donc, qui pourrait freiner la dynamique de transition vers une mobilité plus durable en France et pénaliser une grande majorité des automobilistes.
La solution en cette période de transition de la mobilité ? C’est peut-être de chercher le compromis, en rationalisant l’utilisation de sa voiture au quotidien, mais également d’en prendre soin afin de repousser une décision d’achat peu avantageuse en l’état actuel des choses. Ou bien opter pour une technologie offrant le meilleur des 2 mondes, avec une voiture hybride par exemple !
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